Maison Tardin & Pittet
La maison se trouve dans un quartier tranquille, au Nord de Lausanne. Ce projet montre une possibilité de densifier un quartier semi-urbain et de rassembler vie de famille et activité professionnelle sous un même toit.
Les combles existants ont été démontés pour permettre l’aménagement d’un espace de travail. Une nouvelle peau en bois recouvre la construction comme un « tea cosy », pour améliorer le confort thermique de la maison. La dimension des ouvertures et leur position par rapport à la peau permettent d’identifier l’ancien et le nouveau, tout en formant un ensemble homogène.
Situation
La maison se trouve à la Sallaz, à côté de la Radio Suisse Romande, à l’intérieur de l’ilôt délimité par l’Avenue du Temple et de l’Avenue Victor-Ruffy.
Le quartier est constitué de villas locatives des années 40, dont la réalisation de l’architecte H.-R. Von der Mühl, classée à l’inventaire.
Surélévation et assainissement de la construction
En 1997, divers travaux ont été entrepris, réfection des façades, modification du plan pour créer une relation directe entre la cuisine et le séjour.
En 2005, la maison a été surélevée pour y installer un atelier d’architecture.
Construction
Remplacement de la toiture existante par un nouveau volume et isolation de la partie existante.
Le choix s’est porté sur une construction bois et d’un bardage bois ventilé, pour des raisons statiques et constructives : charges limitées sur la construction
existante, préfabrication en atelier, mise hors d’eau rapide, détails de raccords simples entre matériaux.
Chantier : mars – juin 2005.
Façades : panneaux OSB, structure en BLC industriel 6 x 24 cm, isolation thermique, bardage en lames de peuplier rétifié
Toiture plate : panneaux OSB, solives en bois équarri, verre cellulaire, gravier
Menuiseries extérieures : vitrages coulissants en aluminium (Vitrocsa).
Volumétrie
La forme en L du plan nécessitait une volumétrie simple avec un traitement similaire des pignons. La présence de la maison voisine, inspirée du
mouvement moderne exigeait une intervention simple, silencieuse.
Le nouveau volume en bois est enchassé sur l’ancienne construction en maçonnerie. Ancien et nouveau forment un tout, une unité.
L’expression des façades est simple. A l’étage, seuls les pignons sont largement ouverts sur le paysage, les grands vitrages sont affleurés à la surface du bois
et les autres fenêtres sont dissimulées derrière le bardage. Au rez, les ouvertures de l’habitation étroites et verticales sont à l’opposé très en retrait du
bardage.
Programme
La partie habitation se trouve au rez de chaussée avec une partie salle de jeux au sous-sol. La partie bureau se situe à l’étage.
Un nouvel accès côté cour d’entrée a été créé pour permettre de relier indépendamment les trois niveaux. Au rez, la cuisine déplacée dans l’espace de séjour
est devenue le cœur de la maison, lieu de passage, d’échanges et de convivialité. A l’étage, l’espace de 150 m2 a été étudié de façon à pouvoir évoluer dans
le temps en fonction des besoins : un atelier, un agrandissement de l’habitation ou encore un loft indépendant.
Matérialisation
Au rez, quelques interventions de couleur révèlent l’organisation du plan : l’espace de distribution orienté au Nord est peint en rouge, le carrelage existant
revêtu d’ardoises, les espaces de vie sont lissé en blancs, l’ancien parquet est conservé.
A l’étage, l’espace est volontairement unitaire et minimal. Plafond, sol et murs sont en panneaux de fibres de bois peints avec un glacis aluminium, qui
revalorise l’aspect brut des panneaux de construction. Le matériau détourné de son usage habituel devient abstrait et poétique : des lés de tissu géotextile
servent de pare-soleils, une couverture isothermique or et argent comme rideau de séparation, une cloison coulissante en polycarbonate translucide
délimite un espace de loggia.