Groupe scolaire Simone-Veil, gymnase Colette-Besson ZAC des Tanneries, Lingolsheim
À la périphérie de Strasbourg, dans un contexte de production urbaine très hétéroclite, le projet prend place en fond de ZAC sur une parcelle très étirée et bordée par une voie ferrée. « Le principal défi a consisté à résoudre ce paradoxe entre cette situation en frange et la volonté affirmée du maître d’ouvrage d’y créer le cœur du quartier », expliquent les architectes qui ont pris le parti d’offrir un vide le long de la grande façade pour créer une connexion avec l’espace public de la ZAC. Ils font ainsi de cette situation de décentrement une invitation à la profondeur : cadrer les vues sur le passage des trains en arrière-plan et fabriquer un front bâti monolithique mais poreux.
Ce front est révélé par la matérialité unitaire du bâtiment composé de prémurs de béton.
Le projet ,s’inscrit dans une opération plus grande, comprenant également un institut médico-éducatif (accueillant des enfants et adolescents handicapés atteints de déficience intellectuelle) et une résidence pour séniors, réalisés par les architectes Aubry Lieutier, associés à la conception du plan d’ensemble. L’IME est situé entre le groupe scolaire et le gymnase. Profitant de cette linéarité, l’agence développe un travail sur le séquençage et la définition des vides.
Trois typologies d’espace sont ainsi proposées : le vide majeur du square en vis-à-vis qui, par effet d’aspiration, rapproche le bâtiment du mail central du quartier ; le vide effilé de la promenade qui le prolonge et distribue les entrées des équipements ; et enfin les vides des cours et des patios plantés venant chercher la promenade. Ceux-ci créent des porosités vers les voies de chemins de fer qui de manière inattendue fabriquent un nouvel environnement, un arrière-plan à la fois ouvert et contenu dans les cadrages du bâtiment.
Ainsi, le groupe scolaire est organisé en U autour d’une cour et le préau se prolonge sous le bâtiment pour rejoindre la promenade urbaine. En relation entre elles et en rapport avec la cour, la végétation et le ciel, les salles de maternelle sont installées au rez-de-chaussée. Ouvert sur le square et la rue, le gymnase a été abordé comme un lieu d’intensité urbaine, offrant aux promeneurs le spectacle des activités sportives et aux usagers un équipement caractérisé par ses différentes couches de transparence depuis la rue jusqu’au chemin de fer. Karine Dana