Similarité
Similarité is a reflexion on the expressivity of collective housing. This works intends to devise a methodology aiming to establish a relation of similarity between a residential project and its immediate environment, in other words, to create an architecture whose qualities wouldn’t be intrinsic but relative to it’s context. This method consists in the extensive analysis of the neighbouring buildings in order to draw a range of characteristics from which, step by step, to devise the project. Similarité was awarded 2nd prize in the Trophée Béton École 2017-2018.
Ce travail propose une méthode visant à établir une relation de similarité entre le projet de logement et son contexte, c’est-à-dire à créer un bâtiment dont les qualités ne seraient pas intrinsèques mais relatives à son contexte. Cette méthode consiste en l’analyse extensive des bâtiments existants afin d’en dégager un certain nombre de caractéristiques à partir desquelles, point par point, construire le projet.
contexte
Quelques décennies après leur construction, les grands ensembles de logement, et par extension le matériau employé, le béton, sont largement décriés. Or, forme urbaine et matériau peuvent avoir d’indéniables qualités, qu’il convient de mettre en lumière. La cité des 4 tours au Blanc-Mesnil, construite en 1967 par Laurent Oumayoun, est un de ces grands ensembles aux qualités négligées. Je propose de la compléter avec un bâtiment neuf, lucide quant aux problèmes de son site, y apportant des solutions, mais également respectueux de ses qualités.
À l’échelle urbaine, la cité est composée de bâtiments bas enserrant des cours semi-ouvertes créant une transition entre l’échelle publique de la rue et celle domestique du logement. Le projet initial n’a cependant jamais été mené à bien, laissant un vide béant en son centre. Le choix est fait de prolonger ce schéma urbain prometteur en refermant une cour amorcée par deux bâtiments existants avec un bâtiment de même gabarit.
distribution & structure
Dans les bâtiments existants, un escalier en façade dessert deux appartements traversants. Cette disposition très qualitative est cependant gâchée par de trop petites ouvertures ; les appartements n’ont presque aucun lien avec les cours mises en place par le schéma urbain. Le projet reprends la distribution des bâtiments existants, avec un escalier desservant deux logements traversants. Cependant, l’escalier est extérieur et les logements sont prolongés par des balcons filants par lesquels s’effectuent l’accès, à la manière d’une maison individuelle. Ils forment une interface entre la cour et le logement.
Les bâtiments existants sont portés par des voiles de refends disposés en quinconce. La structure faisant office de partition, ce système est économiquement très efficace mais verrouille les usages futurs : il est impossible de changer l’affectation du bâtiment, ou simplement la partition des logements. Les voiles sont remplacés par une ossature en béton, disposée en 4 files de manière à laisser l’espace entre les balcons libre d’appuis. Ainsi, la structure, ponctuelle, ne définit pas les usages, elle offre une coquille vide, pouvant aussi bien accueillir des logements que des bureaux, garantissant ainsi la mixité programmatique et la résilience du bâtiment.
préfabrication, assemblages & diversité
Les bâtiments existants sont dotés d’un système de façade rapportée en béton préfabriqué composé de linteaux et de lésènes s’emboitant en des assemblages mécaniques subtilement exprimés en façade. Le même principe est utilisé pour la structure porteuse du projet. Cependant, certains poteaux sont plus hauts et asymétriques, les décalages qui en résultent créent des largeurs de trame de des hauteurs sous plafond variées. La préfabrication permet d’obtenir une grande diversité à partir d’un nombre d’éléments très réduit.
Dans les bâtiments existants, les rez-de-chaussée sont surélevés par un soubassement en béton désactivé, laissant apparaitre les granulats. Pour le projet, le principe est repris avec des plots du même matériau. Au rez-de-chaussée, il permet une hauteur suffisante pour y installer des locaux commerciaux, apportant une diversité programmatique nécessaire au quartier. Dans les étages, il est combiné au poteau asymétrique afin d’offrir des hauteurs sous plafond variées, apportant une richesse spatiale bienvenue dans du logement collectif.
permanent & passager
La structure en béton répond aux conditions permanentes chères à Auguste Perret : pérenne, elle offre des qualités spatiales riches et variées, tout en étant la moins contraignante possible. Ainsi, elle abrite librement le second-œuvre, organes répondant aux conditions passagères : l’habitabilité de la structure. Son langage est celui du mobilier, de l’aménagement menuisé, il peut être démonté et modifié à moindre frais, sans toucher à la structure porteuse.
Une distinction claire est faite entre deux ordres : entre le permanent et le passager, entre le gros et le second œuvre, entre deux matériaux, le béton préfabriqué et le contreplaqué de bouleau. Ainsi, le bâtiment peut aisément se plier à l’évolution des usages -quelques appartements peuvent se changer en bureaux- ou simplement des foyers -agrandir le salon au départ d’un enfant, louer une chambre dotée d’un accès indépendant par la loggia…
Cette flexibilité s’accompagne de qualités spatiales rares dans le logement collectif : toutes les pièces de vie donnent sur une loggia, les salons sont largement ouverts et traversants, prolongés par une loggia de chaque côté. Les variations de hauteur sous plafond et de niveau créent un espace riche et généreux, et le mobilier intégré aux cloisons garantit qu’il reste dégagé et disponible.