Maison du Parc Naturel Regional du Gatinais Français
« De grès et de bois »
L’intention conceptuelle est ici d’abord une intention contextuelle.
Le projet est construit autour de la morphologie spécifique du site. Il s’en inspire.
Milly-La Forêt, village d’histoire ; pour notre projet de la Maison du Parc, il y a naturellement continuité des typologies et profils ruraux, des paysages typiques : murs et murets ininterrompus de grès clairs, alternance des façades et pignons sur rue, sols et caniveaux de pierres, portails et volets de bois, toitures de tuiles plates.
Mais aussi références aux séchoirs à plantes aromatiques, tinctoriales ou médicinales, aux paysages du Gâtinais, fabriques de saveurs, de couleurs et de guérisons ; paysages sauvages ou de cultures dont notre jardin est le reflet.
Le projet en ressort très compact, grâce à une minimisation des surfaces de sols et de façades, et de forme simple dans une unité de volume et d’aspect.
Sa position est déterminée dans un respect des règlementations à la fois urbaines, de sécurité pompier et d’accessibilité handicapés. Le bâtiment se trouve ancré sur le mur mitoyen existant libérant un vaste espace à l’Est pour les aménagements extérieurs. Le caractère fermé du site est respecté tout en offrant une large ouverture possible entre la cour et le Boulevard grâce à la cour d’entrée pavée.
Les systèmes constructifs utilisés sont des systèmes éprouvés : murs de pierre en parement au RDC, châssis vitrés, murs et charpente à ossature bois. Ces derniers ayant l’avantage de la construction sèche et de la préfabrication en atelier en termes de finition, de chantier propre et de rapidité d’assemblage. Au centre du bâtiment, un grand voile de terre crue, colonne vertébrale du projet, apportera chaleur visuelle et inertie thermique.
Ce mur fait partie des dispositifs environnementaux passifs (bioclimatiques) intégrés au bâtiment afin de minimiser les consommations énergétiques, la maintenance et l’entretien : inertie thermique, forte isolation de laine de chanvre croisée (25 à 30cm), protections solaires fixes et mobiles, implantation générale du bâtiment Est-Ouest, organisation interne selon l’orientation et les vues et principes de ventilation naturelle traversant permettent un confort d’hiver et d’été accrus. En complément, des systèmes actifs sont mis en œuvre comme la chaufferie bois accessible au public installée dans la grange sur le Boulevard Lyautey, une centrale double flux à récupération de chaleur, des luminaires basses consommation sur détecteurs de présence ou encore des systèmes économiseurs d’eau, le tout relié à un système de gestion du bâtiment centralisé qui pourra se situer à l’accueil et être visible du public.
Le fonctionnement du projet est par ailleurs facilité par une organisation claire. Au nord les accès et les espaces « publics » intérieurs en double hauteur et en continuité avec la cour pavée donnant sur l’accueil. Au sud la zone de travail et ses services. Dans les bureaux et les espaces de vie (espace salon en mezzanine et espace personnel au RDC), la qualité et le confort visuel, acoustique et olfactif ont été privilégiés. Les circulations éclairées naturellement par des ouvertures zénithales à l’ouest et aux trémies ouvertes sur la circulation qui transforment le couloir de l’étage en véritable passerelle baignée de lumière et permettent d’éclairer naturellement le couloir du RDC. Ceux-ci, plus larges que la norme, font le lien entre les espaces servants (archives, copies, sanitaires…) et les espaces servis (espaces de travail cloisonnés et flexibles) donnant sur le grand jardin constitué d’arbres et de plantes d’essences locales.
Projet Lauréat du prix national 2013 de l’architecture en terre crue catégorie aménagement intérieur.
SURFACE : 1000m² SHON
BUDGET : 1.8 M€ HT dont paysage
CALENDRIER : 2009-2011
PROJET PASSIF - 15KW.h/m² chauffage