Si la piscine est un lieu par excellence de rencontre avec l’eau, il peut être aussi celui où il est bon de se rappeler à l’état naturel des choses, même si les techniques mises en œuvre dans ce genre d’établissement à bien des égards nous en écartent.
Il en va ainsi des ambiances surchauffées, des traitements d’air et d’eau, des revêtements, des normes d’hygiène et de sécurité qui entourent le monde de la construction en général et ce type d’établissement en particulier.
L’architecture des centres nautiques, pour pallier à toutes ces contraintes prend parfois le chemin détourné de la forme sensée évoquer tantôt la vague, tantôt le côté « aqualand », usant à l’excès de la métaphore et de l’image forcée.
A Caluire, il n’en va pas ainsi.
Entouré d’une urbanité « seventies » mais aussi de squares, et surtout d’une vue imprenable sur l’Est lointain et le Mont Blanc (par temps clair), implantée dans une topographie en pente, le projet devait être autre.
Le projet est bâti, comme il se doit pourrait on dire, sobrement sur des axes de structure orthogonaux et met l’accent sur les effets du site et du paysage, plutôt que sur celui des prouesses constructives ce qui tend à le rapprocher des effets de la nature.
D’abord par une faille d’entrée qui place l’individu en rupture avec l’espace urbain et les habits de ville en le faisant descendre dans les antres de la terre, « à la source », pour mieux le préparer à sa future condition de nageur.
Ensuite par l’ouverture plein cadre sur le paysage pour échapper au quartier, aux immeubles, aux rues,…
Les ambiances entraînent le public du très sombre à la pleine lumière.
Tout est mis en œuvre pour exprimer cette intention, du choix des formes à celui des matériaux et des teintes.
Mais l’architecture a ses limites que la raison, toujours attentive aux moindres justifications de la dépense, impose, tout y est rationnel, rien n’y est gratuit et la quasi absence de décorum est une règle établie de laquelle il est hasardeux de s’écarter sous peine d’affaiblir le propos.
Se limiter au concept, à l’évocation, à la suggestion est le propre de l’imaginaire de cette architecture.
La presque seule touche décorative est apportée par les photographies de Fabrice Ferrer qui oriente son travail vers le gros plan qui donne à voir ce qu’il est difficile à observer, l’eau, de l’état de bulle à celui de vapeur.
Sa physicalité même et sa dimension moléculaire ne sont pas loin.
La couleur verte absente de la construction réveille l’ambiance du hall ( à voir le matin par exemple !) et tonifie la cafétéria
Les fibres de bois ou d’herbacées, l’impérieuse nécessité de la rencontre et de l’humidité comme conditions de la vie inspirent le regardeur .
le bruit et l’odeur de la nature ne sont plus très loin
Maître d’ouvrage : Ville de Caluire et Cuire
Sous les mandats de mr Alain Jeannot maire puis de mr Philippe Cochet Député maire
Hôtel de ville bp 79 69642 Caluire cedex
Contact : mr Gérard Crimier et mr Gilles Bardin Tél 04 78 98 80 00
Directeur de la Piscine : mr Claude Moroni Tél 04 37 26 22 05
équipe de maîtrise d’œuvre
architecte mandataire : Agence d'Architectures NICOLAS C GUILLOT
Collaborateurs : Jean Baptiste Cubaud, Jérôme Randy, Christophe Pierret
architecte associé : EMMANUEL COSTE
BET structure, vrd et économiste : AGIBAT INGENIERIE ; Ingénieur chef de projet Olivier Guiliani
BET fluides: ETHIS et KATENE
Acousticien : GENIE ACOUSTIQUE
Signalétique : ATELIER PROJETATOR – Laurent Lucas
Intervention artistique –exposition de photos : FABRICE FERRER